Tour des Vill'Ain 

Merci à tous ces journalistes d'avoir bien compris et relater nos problématiques de familles de donneur :


Les contenus des différents textes montrent bien qu’une décision de don n’est jamais une formalité même lorsque notre proche décédé avait parlé de sa volonté de donner ses organes. En effet, un don d’organes, c’est, la plupart du temps, l’engagement de toute une famille. Sabrina le dit bien dans le documentaire « Passeurs de vies » : « on a sauvé des vies, enfin ouais, parce que c’est pas que lui, c’est une famille aussi ».

Quant à Camille, sœur d’Alexis, elle ajoute : « mais ne pas demander à la famille, ça me parait infaisable, parce que ils sont … on est là autant que le, on est là autant que le malade en fait ».

Notre souhait était aussi de mettre en avant la complexité et l’ambivalence du don. Sabrina l’illustre dans « Passeurs de vies » :

« Moi j’ai toujours été à dire vous donnez tout, sauf qu’en fait, avec le recul, j’dis à mes parents, si y’a quelque chose que vous ne voulez pas donnez et ben ne donnez pas. C’est pas la personne qui part qui va être en difficulté, c’est ceux qui restent ».

Lors de notre périple, Gilles, greffé du foie et Philippe, greffé du cœur, qui participent à nos groupes d’échanges ont témoigné de leur reconnaissance et de l’extrême importance de tisser du lien entre receveurs et familles de donneurs afin que le vécu des uns et des autres soit compris par tous.

Aziz, greffé rein constate également cette complexité et cette nécessité de créer du lien, lors de sa prise de parole dans « Passeurs de vies » :

« Dans les associations, y’a souvent des patients qui disent on attend des organes, ok, on met tout ce que vous voulez en place, mais prélevez. Et là, j’entends qu’y a l’autre côté. Alors OK, à un moment, faudrait peut-être qu’on puisse échanger ensemble, parce que ça m’permet, quand je vais dans ces réunions où y’a que des personnes en attente de greffe de dire, ben attendez, y’a des vies à côté, c’est pas aussi simple ».

Toute la complexité de cette chaine apparaît donc au grand jour. En effet, la population n’est pas suffisamment informée sur le contexte dans lequel peuvent avoir lieu des dons d’organes, un long travail d'éducation reste à faire afin que chacun puisse prendre une décision éclairée qui fasse sens pour lui et ses proches.

Et bien sûr, la prévention reste indispensable, de même que la promotion de l’activité physique si essentielle au bon fonctionnement de nos organes afin de contribuer à réduire les listes d'attente de greffe. En effet, il y a une progression des maladies chroniques qui augmentent le nombre de personnes en liste d'attente surtout pour les greffes de reins.